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Budget : les ménages paieront pour les entreprises

Le conseil de Métropole du 12 février a approuvé le second budget du mandat d’Alain Juppé. Un budget encore marqué par le désengagement de l’Etat et par le recours aux augmentations de tarifs et d’impôts pour compenser la perte de dynamique des impôts économiques. Un contexte qui a amené les élue-es communistes à s’abstenir.

 

Voici l’intervention de Lena Beaulieu et Max Guichard.

« Disons tout d’abord que malgré les efforts des services de la Métropole, ce budget reste difficilement lisible tant les modifications de périmètres et les évolutions institutionnelles rendent difficiles les comparaisons.
Ce qui est sûr en tout cas, c’est que nous assistons à une amputation sans précédent des capacités financières des collectivités locales : 3,7 milliards d’euros de dotations en moins pour les collectivités en 2016 et 2017 ; 19 millions pour notre seul établissement. C’est donc l’équivalent de ce que la métropole dépense pour l’opération d’urbanisme aux Bassins à Flots que l’Etat retire cette année et la suivante.

A ces baisses de dotations, il convient bien sûr d’ajouter la fameuse « péréquation horizontale » (FPIC) censée répartir les miettes entre territoires riches et territoires pauvres. Bordeaux-Métropole est ainsi prélevée de plus de 6 millions d’euros au titre du FPIC dont près de 500 000 euros pour compenser les prélèvements dont pourraient être l’objet les villes certainement « riches » de Lormont, Cenon et Floirac.

Une fois encore, la politique appliquée aux finances publiques est en adéquation avec les exigences européennes et les marchés financiers, mais elle n’est en rien en accord avec les besoins sociaux de nos territoires et encore moins avec l’exigence de justice sociale. Ainsi, le gouvernement Valls a fait sienne la suppression de la taxe professionnelle décidée sous le gouvernement Sarkozy-Juppé. Sur un territoire dynamique, nous nous retrouvons donc avec des impôts économiques corsetés alors que la taxe professionnelle pouvait évoluer de +4,5% en moyenne sur sa dernière période, mais le choix a été fait d’épargner les profits réalisés par les entreprises sur nos territoires. Pour assurer un équilibre des comptes, ce sont donc les usagers qui seront mis à contribution. Cela a déjà été le cas les deux dernières années, via l’augmentation des tarifs des transports en commun. Et, c’est annoncé pour les mois à venir, de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM). Nous nous y opposerons évidemment.

Dans ces conditions, le volet Dépenses a beau rester dans la dynamique positive de ces dernières années, il ne fait pour autant pas de miracles. Sur les chapitres Logement et Voirie par exemple, les crédits alloués sont notables mais ils restent en dessous des besoins sociaux et des ambitions de la métropole. La politique Nature est une triste illustration de ce contexte budgétaire, avec des ambitions restreintes au strict minimum. Enfin, les éléments livrés sur l’évolution des dépenses de personnel tracent hélas bien la ligne suivie : hors de l’effet mutualisation, c’est bien un recul de la dépense en personnels du service public qui commence en 2016. Pour faire le lien avec la voirie, le résultat de ces réductions de moyens humains se traduit par un moindre taux de réalisation des budgets adoptés. Et donc une moindre réponse aux besoins des populations.

Nous ne partageons évidemment pas ces choix. Voici pourquoi nous nous abstiendrons sur ce budget. »

 

 

 
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