Fédération de la Gironde

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Contribution Jean-Christophe Greletty - Section La Réole Monségur

 

Camarades, Sébastien,

Ci-après, mes réflexions et remarques, à la lecture de l’intro CD 33 du 20/01/2016.

- GoodYear, AirFrance : il y a des symboles, mais l'attaque et les attaques du patronat sont mondiales, comme l'atteste l'OIT, et en France, tous les secteurs privés sont concernés (quant à l'Etat-patron, il est dans certains aspects le pire ou pire que dans le privé). La criminalisation de l'activité syndicale et son affaiblissement par tous les moyens frappent en profondeur en France, notamment, aussi, par le licenciement de salariés mandatés. Nous constatons en effet que des mobilisés sont rapidement condamnés à de la prison (comme des activistes de terrain), quand les corrompus ne le sont jamais ou rarement. Ce sont donc des décisions qui sont emblématiques d'une "justice de classe". Mais si nous devons opposer de la présence dans des luttes de terrain pour nous y opposer, nous délaissons le terrain du Droit, terrain évidemment fondamental, et sur lequel le Parti pourrait et devrait agir. Mais sommes-nous organisés pour cela ? Qui sont les personnes ressources pour cela ? Quels seraient les sujets sur lesquels le parti pourrait agir ? Nous devrions faire entendre cette comparaison, très populaire, entre des corrompus impunis et des innocents condamnés, par une campagne d'affichage, par une campagne de communication pour 2017, par exemple sise sur "les Misérables" - référence très connue, et parce que nous ne semblons pas être sortis de ce 19ème siècle de racisme social, d'injustices sociales.

 

- Concernant la déchéance de nationalité, si nous sommes dans le juste dans la défense d'un droit républican, il n'empêche que cette manoeuvre de diversion politique et médiatique a fonctionné. Après le 13 Novembre 2015, le sujet principal n'était pas cette déchéance, évidemment, ni une supposée "guerre" qui n'existe pas, pour bien des raisons, mais le fait que les services de sécurité de l'Etat aient, une fois de plus, échoué, et que le martial premier ministre en poste soit en poste alors que les attentats de janvier et de novembre se sont produits. Nous aurions dû demander la démission de Valls et Cazeneuve. Allons-nous encore nous faire balader par cette déchéance et cet état d'urgence dont nous savons que s'il y une majorité de citoyens pour les soutenir, c'est que chaque jour la propagande en leur faveur est là, et est efficace. Enfin, il faut acter l'erreur d'élus du parti qui ont soutenu l'état d'urgence, ce qui a sans doute pesé, même marginalement, sur nos résultats de décembre 2015, mais on mesure l'importance de quelques milliers de voix...

 

- concernant le rapport entre le capitalisme et les crises, je tiens à dire que tant d'un point de vue marxiste que d'un point de vue économiste et politique plus large, il n'y a pas de "crise du capitalisme" mais un système qui fabrique, génère, volontairement, des crises, pour faire avancer ses pions et ses objectifs. C'est donc tout à fait différent. Pour les plus fortunés, la crise... n'existe pas, mais aussi pour toute une bourgeoisie aisée, rentière etc.

 

- les camarades demandent à ce que le prochain Congrès soit l'espace d'une discussion de fond, où tout puisse être discuté : ainsi,le fait d'avancer une formule, "la France en commun", pour beaucoup des communistes, ne va pas de soi. Nous ne pouvons pas contribuer à une logique patriotico-nationaliste qui ferait de la France, une nouvelle fois, un dénominateur commun, même le plus petit. Nous savons que "la France" est une expression manipulée par le pouvoir (qui dit "la France pense", etc), par les médias et notamment les merdias, et par des organisations politiques auxquelles nous nous opposons. Si nous devons faire du travail la référence permanente de notre pensée et de nos projets, ce futur slogan doit être lié au travail.

 

- concernant l'expression "la gauche", nous devons être conscients qu'elle fait l'objet d'une bataille permanente, d'une confusion de plus en plus répandue et grave. Voulons-nous "refonder la gauche" ? Si des partis et des individus ont quitté, récemment ou pas, "la gauche", nul besoin pour ceux qui sont de gauche de refonder quoique ce soit. Ne perdons pas de temps à une "refondation" d'un espace qui existe à la fois objectivement et qui n'existe pas ou plus à cause de manipulations diverses et de sales coups multiples. A la place, ne faudrait-il pas renouer avec la révolution et la réflexion sur les conditions d'une nouvelle révolution qui ne serait pas mise en échec ? parce qu'il faut s'interroger sur les échecs de 1789 (en 1794), de 1917 (en 1991) et s'interroger aussi sur les réussites, passées et actuelles, des peuples face aux ploutocrates

 

- concernant le Front de Gauche : les camarades en parlent, font le procès, forcément à charge, de cette "structure" qui n'en a jamais été une, réellement, ce qui a sans doute contribué à ses difficultés et à ses échecs. En effet, il n'y a pas eu de structuration réelle du FDG, nationalement, avec des rendez-vous réguliers, avec des compte-rendus transparents de ces rendez-vous, avec des décisions clairement étudiées et prises en commun. C'est devenu une "marque", et les "labelisés" ont utilisé à leur guise la marque, dans un sens ou dans un autre, et parfois dans des sens contraires. C'était impossible. Les camarades demandent, exigent même que le parti ne disparaisse pas derrière cette structure ou une nouvelle. Et d'ailleurs, ils insistent pour conserver le nom avec l'identité, communiste.

 

- la Constitution de la 5ème est néfaste. Aller vers une 6ème, prétention de Mélenchon, n'a pas fonctionné, et pour de nombreuses causes. Et que dire d'une 6ème qui répéterait les erreurs et problèmes de la 5ème ou les aggraverait ? Faut-il aller et rester dans un projet "républicain", dès lors que les problèmes structurels de la République de la Révolution à nos jours, n'ont pas été réparés ou ne peuvent pas l'être ou défendre un changement de régime, et lequel ? Les Conseils, partout ? Ou... ?

 

- Oui, à la grande enquête nationale, à diffuser, à faire remplir, et notamment aussi via Internet, avec un site national renouvelé

 

Concernant d'autres sujets la section PCF La Réole Monségur fera des propositions d'ici la fin du mois, après sa prochaine réunion

 

le 29 February 2016

     
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