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rapport de Sébastien Laborde au conseil départemental du 18 juin 2012

Nous sommes à nouveau réunis en conseil départemental, au lendemain des elections législatives, et cette réunion sera centrée essentiellement sur ce sur quoi les communistes auront à se prononcer demain en assemblées de section et mercredi en conférence nationale.

Nous devons sans tarder prendre la mesure de la situation politique et des responsabilités qui sont les nôtres. Je ne m’attarderai pas sur les résultats d’hier en Gironde, vous les connaissez. Le PS et EELV ont 11 députés sur 12 dans notre département et 26 sur 28 en Aquitaine.

L’abstention a à nouveau atteint un nouveau record avec 44%, la présidentialisation, la bipolariation de la vie politique nuisent bien à l’expression démocratique.

Nous sommes donc attendus sur les réponses que nous apportons aux questions qui se posent à nous et notamment à celles qui nous sont immédiatement posées. Ces réponses nous voulons les formuler collectivement d’ici à mercredi.

Même si le temps nous est compté, il s’agit en consultant les communistes d’ici à 48h, de nous positionner dans la nouvelle majorité de gauche, à l’assemblée, au Sénat et dans tout le pays.

Le gouvernement de JM Airault va être remanié dans les prochains jours. Nous avons dit y compris publiquement que nous prendrions position sur notre participation éventuelle, nous sommes donc attendus sur la décision que nous allons prendre.

Cette question fait partie d’une question plus vaste, qui est celle de notre rôle dans la société d’aujourd’hui, dans un monde en crise profonde, tenant compte des nouveaux rapports de force à gauche et plus largement dans le paysage politique de la situation economique et sociale au lendemain de la séquence électorale.

Les évenements vons se précipiter dans les prochains jours. Nouveau gouvernement, sommet européen des 28 et 29 juin, discours de politique générale les 3 et 4 juillet puis session parlementaire, conférence sociale mi-juillet, tout cela avant la rentrée politique de septembre.

Nous ne pouvons pas rester spectateurs de ces évenements, notre positionnement, nos prises de décisions doivent être lisibles et claires, c’est le sens du projet de résolution adopté par le CN de ce matin et soumis à l’appréciation des communistes d’ici à mercredi.

Il ne s’agit pas d’ici mercredi de tirer le bilan de la séquence électorale, ni de clore l’analyse nécessaire que nous devons faire de cette dernière période. Nous avons dit ici la semaine dernière la nécessité de regarder, dans chaque commune chaque canton les possibilités nouvelles qui existent pour le parti, en terme d’action, et dans la perspective par exemple des prochaines élections municipales.

Un petit collectif réuni autour de Max Guichard devrait s’atteler à ce travail, le travail d’analyse dans chaque section devra se poursuivre dans les jours et les semaines qui viennent en lien avec ce petit collectif.

Plus largement il nous faudra prendre le temps d’analyser les caractéristiques de la nouvelle situation politique avec les évolutions de la crise, ce que nous avons réussi à faire grandir depuis 9 mois dans la société, la nature des rapports de force politiques aujourd’hui, les conséquences durables du présidentialisme dans une Ve république qui ne cesse de voir faiblir les taux de participation à toutes les elections sauf lors de la présidentielle.

Ce travail nous ménera jusqu’au prochain congrès qui devrait se tenir début février 2013. Le processus de préparation pourrait être lancé dès le mois de septembre.

J’en viens aux questions d’aujourd’hui et je soumets comme Pierre Laurent ce matin quelques réflexions sur la situation nouvelle.

Les électeurs ont choisi de tourner la page  de la politique de Sarkozy et de l’UMP. Le parti de l’ex président enregistre une lourde défaite, perdant plus de 100 députés. Avec l’élection de Hollande et d’une majorité de gauche c’est bien une nouvelle période politique qui commence.

Celles et ceux qui ont voulu cette victoire ont repris espoir et souhaitent maintenant des réponses à leurs attentes.

C’est à partir de ces attentes que doit être pensé notre engagement dans les mois qui viennent.

Les campagnes du front de gauche ont contribué à ces victoires, sans nous la droite serait toujours aux manettes, et l’extrême droite serait encore plus forte.

Pour autant la bataille du changement continue, dans une situation nouvelle, mais les questions que nous avons posées durant cette campagne restent en grande partie sans réponses.

Les batailles initiées contre l’austérité, l’autorité et les mesures sécuritaires, l’extrême droite et ses idées ne font que commencer.

Ces batailles vont se dérouler dans un climat d’urgence sociale et d’instabilité économique et politique au niveau de l’union européenne.

Chomage, bas salaires, mal vie, pauvreté, désindustrialisation, recul des services publics sont toujours présents et sans un changement profond de politique continueront de déchirer la société française.   

Sortir de la crise impose d’affronter les logiques en vigueur, en France et en Europe. Répondre aux attentes populaires est aujourd’hui une nécessité sociale et politique sous peine de créer de nouvelles désillusions.

La volonté du PS, qui y est parvenu, de se doter d’une majorité absolue n’est pas un très bon signe. La droite et le fn malgré la défaite restent mobilisés tout comme la finance qui poursuit partout en Europe son offensive contre les droits et libertés des peuples.

Il s’agit donc dans les mois qui viennent de mobiliser, mettre en mouvement les forces suceptibles de faire bouger les rapports de force dans le combat de classe qui fait rage aujourd’hui.

Nous ne pouvons considérer ces rapports de force figés. Il y a des difficultés, importantes mais aussi des possible, apparus Durant la campagne du front de gauche.

La diffusion du programme partagé l’humain d’abord, la création en Gironde d’une 60aine d’assemblées citoyennes, la venue de centaines d’hommes et de femmes à nos cotés dans les AC, le renforcement du parti communiste, 6000 depuis septembre dans le pays et plus d’une centaine en Gironde.

Les 4 millions de voix de JLM, les 1,8 millions de voix des candidats du FDG nous placent comme deuxième force à gauche. Nous gagnons plus de 500 000 voix sur 2007 et une progression de plus de 2%, et plus de 3% en Gironde ou nous sommes la 4eme force politique dans le département devant EELV et le MODEM.

Pourtant, nous perdons des députes. Cela appelle une réflexion approfondie. Plusieurs explications ont commence à être citées la semaine dernière, la présidentialisation fait avancer le bipartisme en meme temps que l’abstention.

Les électeurs de JLM à la présidentielle  se sont moins déplacés aux legislatives, notamment l’électorat populaire et jeune que nous avions conquis durant la présidentielle; une partie des électeurs de JLM, environ 30% ont voté socialiste au premier tour.

La majorité de gauche au parlement est ainsi déformée, le PS ayant obtenu70% des voix de gauche aux legislatives, contre 65% à la présidentielle totalize 90% des deputes de gauche.  

Le FDG réalisait 25% des voix de gauche à la présidentielle, 15% aux legislatives et 5% des deputes de gauche. Malgré ce fait, nous aurons semble-t-il un groupe à l’assemblée, il n’y en aura que 4 dans l’hemicycle.

D’autres explications sont avancées et doivent faire partie du débat. Le manqué de campagne nationale aux legislatives avec l’absence d’un porte parole connu et identifié. La campagne sur la circonscirpiton d’henin Beaumont qui a pris le pas et occupé l’essentiel de notre espace médiatique, le manqué de lisibilité sur notre rôle nationalement, tout cela favorisant le vote PS.

Cette analyse des résultats, dans toute leur complexité devra continuer et se poursuivre sans tabou, sans parti pris et avec lucidité.

3 questions sont soumises aux communistes :

Notre rôle dans la nouvelle majorité de gauche et dans le pays, nos initiatives, notre action

La participation au gouvernement

La poursuite du front de gauche

1-Comment être une force d’action pour pousser le changement en avant? Pour répondre aux attentes, aux espoirs suscités par la victoire de la gauche, parce que le projet de François Hollande n’est pas en mesure d’y parvenir en l’état, notre objectif est de favoriser l’intervention populaire.

Il nous faut favoriser la mobilisation, la construction citoyenne afin de rendre incontournables l’adoption de mesures en ruptures avec les politiques d’austérité.

C’est le cas dans l’immédiat de la pétition pour un collectif budgétaire pour que la rentrée scolaire se fasse dans de bonnes conditions.     

Cela est vrai pour toutes nos batailles : la réorientation européenne et la perspective du sommet européen des 28 et 29 juin, la mobilisation des moyens financiers pour l’emploi, la croissance, les services publics, le développement social, industriel et écologique.

Les hausses de salaries et de pensions, la retraite, la création d’emplois.

La reconquête des services publics comme l’école, la santé, le logement, la culture, les transports

Pour de profondes réformes démocratiques et la conquête de droits nouveaux, dans la cité, dans l’entreprise, pour aller vers une 6eme république sociale et participative.

2-Sur le gouvernement, et dans ce contexte, les choses sont claires. Nous avons vocation à gouverner, à prendre nos responsabilités pour mettre en oeuvre des politiques de transformation sociale.

Nous avons maintes fois dit que la prise en compte de nos propositions était un critère essentiel. Ces appels sont restés lettre morte.

Non seulement nous ne nous reconnaissons pas dans la conception présidentialiste que soustend l’attitude de François Hollande en disant que seul son programme sera appliqué, faisant fi de l’essentiel travail de l’assemblée nationale mais de plus nous croyons indispensables pour la réussite du changement de sérieuses inflexions à ce programme.

C’est pourquoi il est proposé de ne pas participer au gouvernement Ayrault dans la situation actuelle et compte tenu de ce que je viens de dire. Cela ne signifie pas que nous considérons cette question figée.

Je l’ai dit, il s’agit de considérer les rapports de force comme en constant evolution et d’en apprécier justement les évolutions dans les années qui viennent. Pour continuer à être utile et atteindre notre objectif de porter au pouvoir une véritable politique de changement, nous ne renvoyons pas les électeurs, les citoyens aux prochaines elections nationals mais au contraire nous voulons créer les conditions pour que le plus grand nombre oeuvre au véritable changement.

3-Pour cela, la poursuite et l’amplification de la demarche de Front de gauche telle que nous l’avons souhaitée et mise en oeuvre, d’élargissement, d’implication citoyenne permanente, centrée sur des contenus transformateurs, doit être poursuivie, c’est la troisième question posée.

Nous devons, pas à pas, tirer tous les enseignements des campagnes menées, de leurs atouts et leurs limites. Nous devons aussi, comme l’ont voulu les communistes, et mis en oeuvre, preserver la capacité d’initiative du PCF et travailler à son renforcement et son deploiement au service du mouvement populaire.

L’élaboration collective, la mise en commun, a été Durant cette campagne notre marque de fabrique et notre force; c’est une des raisons de notre renforcement dans cette période et de notre capacité à voir émerger une nouvelle generation de responsables dans les cellules, les sections et les assemblées citoyennes.

Il est donc proposé d’organiser le 30 juin en Gironde, et les 25 et 26 aout un rendez-vous du Fdg à Grenoble pour commencer à tirer collectivement les enseignements de cette période et se projeter dans l’avenir.

D’organiser notre université dété les 31 aout, 1 et 2 septembre aux karellis

De Travailler à associer dans la durée, toutes celles et ceux qui, non membres de partis souhaitent être des militants du FDG à part entière. La construction originale que nous avons mise en oeuvre, associant militants encartés et non-encartés, les assemblées citoyennes, les réseaux thématiques tissés dans tout le pays, les fronts de luttes sont déjà des espaces qui existent, fragiles, mais porteurs de fortes potentialités de développement d’initiatives politiques dans toute la société, ils sont à développer et amplifier.

Enfin la fête de l’Huma des 14,15 et 16 septembre sera la fête de la jeunesse, de l’engagement citoyen, du débat à gauche, avec les communistes; sa réussite, celles de nos stands se préparent dès maintenant avec la diffusion du bon de soutien.

Enfin je vous propose que nous décidions dès ce soir d’un rendez-vous fraternel, festif et politique de rentrée des communistes à la fin du mois d’Aout …   

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rapport de Sébastien Laborde au conseil départemental du 18 juin 2012

le 18 June 2012

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