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Introduction de Sébastien Laborde, secrétaire départemental, lors de l'ouverture du 36ème Congrès en Gironde

Cher(e)s camarades,

Nous tenons notre congrès durant ce week-­‐end. C’est un moment important, chacun je crois le mesure, de la vie de notre Parti.
C’est aussi je crois un événement qui est observé attentivement par de nombreux hommes et femmes citoyens de ce pays qui sont en recherche d’une alternative politique.
Les 25 sections que compte notre fédération se sont donc réunies depuis deux semaines après avoir au mois de décembre organisé le vote des communistes sur le choix de base commune. Le temps a été court mais le travail s'est vivement intensifié depuis début janvier. Plus de 400 camarades se sont réunis dans une ambiance la plupart du temps apaisée, sérieuse, fraternelle, mais emprunte de la gravité de la situation économique, sociale, écologique, politique que vit le peuple de France.

L'aggravation de la crise, et la confirmation, huit mois après l'élection de François Hollande, d'orientations gouvernementales qui ne permettront pas d'en sortir, donnent au Parti communiste, comme à toutes les forces sociales et politiques qui n'entendent pas renoncer au changement, une responsabilité accrue. Et la place nouvelle prise, ces derniers mois, dans le débat politique par nos choix et nos votes au Parlement en est un témoignage. Beaucoup d'attentions seront tournées vers notre congrès.
Ils devient évident à un nombre chaque jour plus grand de nos concitoyens que sans mobilisation de toutes celles et de tous ceux qui ont voulu le changement au printemps dernier, la politique gouvernementale ne fera que nourrir la déception et préparer l'échec. Notre congrès peut être pour ces hommes et ces femmes la très bonne nouvelle de ce début d'année.

Depuis le congrès statutaire de 2008, le renouveau de notre Parti, le Parti Communiste Français est de mieux en mieux perçu. Nos choix de construction de fronts, de rassemblements nous ont permis d’avancer et de nouer des liens avec d’autres forces politiques et des milliers d’hommes et de femmes en recherche d’une alternative à l’austérité, d’une issue positive à la crise de civilisation que nous vivons aujourd’hui.
En un mot, notre responsabilité est grande et je pense que nous avons les moyens d’y faire face. Ces 3 jours d’échanges, de débat, de travail collectif et de prises de décisions seront décisifs s'ils sont une étape dans la construction de cette alternative.

La très large approbation du choix de la base commune intervenue lors du vote des communistes en décembre 2012 marque l'approfondissement de notre unité.
34 682 communistes, soit 54 % de nos cotisants, ont participé à ce vote et ont approuvé à 73,16 % le choix de notre base commune. C'est un résultat éloquent. De même en Gironde o 700 camarades sur 1350 cotisants environ, dans les mêmes proportions donc ont voté et ont choisi à plus de 76% des exprimés la base commune proposée par le CN.

Il ne s'agissait pas de désigner des gagnants et des perdants. Il convient maintenant de s'appuyer sur ce résultat, en prenant en compte les opinions des camarades qui ont exprimé d'autres choix, pour pousser le travail collectif dans plusieurs directions : approfondir le débat et l'appropriation du texte adopté; actualiser les analyses qu'il contient compte tenu des huit derniers mois et des responsabilités que nous confère cette situation ; enrichir les orientations proposées ; préciser les grandes initiatives politiques que devra arrêter notre congrès tant au plan national que départemental.

Je ne vais pas ici développer une appréciation de la situation que connaît notre pays, l’Europe et le monde. Le texte de la base commune dans sa première partie le fait et la discussion que nous allons avoir permettra d’enrichir notre bien commun que sera le texte que nous adopterons à l’issue de ce week-­‐end.

Je m’arrêterai en revanche sur quelques aspects fondamentaux de la situation politique nouvelle que nous connaissons depuis l’élection de François Hollande.
Le premier aspect est que la crise continue de s’aggraver, la situation de millions de français continue de se dégrader, le chômage poursuit sa hausse, la mal vie, la précarité gagne des couches toujours plus importantes de la société française.
Mais au cœur de cette crise existe aussi des mouvements émancipateurs, les progrès scientifiques et technologiques ouvrent des possibilités nouvelles. Des millions d’hommes et de femmes sont aujourd’hui en lutte, en recherche d’alternatives aux politiques d’austérités en France, en Europe et dans le monde.
Ces mouvements, ces possibles sont systématiquement attaqués par les forces de l’argent, la finance, le patronat, les banques, la droite et l’extrême droite. Tout est fait aujourd’hui pour étouffer ces aspirations en divisant le monde du travail, le peuple, la société toute entière. Nous parlons bien d’une crise de civilisation où tout le combat de classe tourne autour d’une grande question : soit l’émergence d’une nouveau mode de développement humain, d’un nouveau monde progresse, soit des solutions de plus en plus agressives, brutales, guerrières l’emportent ?

C’est l’ampleur de cette crise, l’immensité du travail à accomplir qui doit nous conduire à ne pas faire un congrès pour 2 ans, mais bien de jeter les fondations d’une nouvelle ambition communiste, l’ambition de faire émerger ce nouveau monde libéré de l’exploitation capitaliste, de toutes les dominations, un monde de paix, de progrès social et démocratique, un monde prenant en compte la question écologique jusque dans l’émergence d’un nouveau mode développement.

Telle est notre ambition, et pour reprendre la phrase de Marx et Engels dans une définition qu'ils donnent du communisme.
Le communisme, n'est pour nous ni un état qui doit être créé, ni un idéal sur lequel la réalité devra se régler. Nous appelons communisme le mouvement réel qui abolit l'état actuel.
La question est donc tout autant de bâtir un projet, que d’imaginer le chemin pour y parvenir. C’est cela que nous appelons la révolution démocratique.
Et avec cette ambition se poser les questions du moment, de cette période politique. J'y viens donc maintenant.
Comment caractériser la politique gouvernementale, quelles conséquences en tirer pour notre action, quelle ambition de rassemblement pour parvenir à ce qu’est notre but : sortir de la crise et pour cela sortir notre pays de l’austérité ? C'est la seconde séries de questions que nous avons à nous poser.

Le monde

Avant cela je veux évoquer quelques questions internationales et vous faire trois propositions :


La première, c'est le Mali.
Je ne rentre pas dans le détail de cette affaire vous avez dans les pochettes une note de Jacques Fath qui détaille notre positionnement. Quelques jours après le début de l'intervention, la guerre menace d'embraser toute la région. Ce conflit témoigne de ce que nous disons depuis plusieurs années, le monde multipolaire est complexe, des guerres éclatent pour des matières premières, des peuples sombrent dans l'obscurantisme. Cette guerre a lieu dans un océan de misère et cette misère est la raison profonde de la guerre.
Après le printemps des peuples arabes, on voit aussi toutes les limites et les dangers des politiques occidentales qui pendant des décennies ont aidé les groupes islamiques, qui eux même agissaient dans cet océan de misère pour grandir. L'aspiration des peuples, des femmes de la jeunesse tunisienne, lybienne, égyptienne sont aujourd'hui au point mort.
C'est toute l’Afrique subsaharienne qui menace de s'embraser. Nous devons renouer avec la dimension internationale et pacifiste de notre engagement. Nos députés et sénateurs, notre parti ont, auront un grand rôle à jouer pour qu'à la guerre succède rapidement une phase de construction politique à l'échelle de cette région, de l'Afrique et de l'ONU.

La seconde est celle de peuples dont les droits sont systématiquement bafoués.
Je vous propose que notre congrès adresse un message d'amitié, de soutien, un message politique et demandant l'autodétermination des peuples sahraoui, kurde et palestinien.

Netanyaou a gagné les élections mardi mais il a perdu plus de 10 sièges et est obligé, mais c'était sa volonté en déclenchant les tirs sur gaza il y a quelques semaines, de s'allier avec l'extrême droite israélienne. La création d'un Etat Palestinien n'est pas pour cette majorité à l'ordre du jour. La communauté internationale devra montrer de la fermeté pour faire respecter la Palestine, membre observateur de l'ONU, pour protéger le peuple palestinien et lui garantir un Etat, une terre, des institutions démocratiques à côté de l'Etat Israélien en commençant par obtenir la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens dont Marwan Barghouti.
Enfin, plus que jamais nous devons nous tourner vers ce qui se passe en Amérique du Sud, où des peuples sont en recherche d'alternative au modèle néolibéral et impérialiste à l'oeuvre sur ce continent depuis des décennies.

 

En France, l'austérité

Nous y voyons plus clair : depuis la ratification du Traité européen sans aucune renégociation, qui était le premier jalon inquiétant du cap suivi, la politique gouvernementale n'a fait que confirmer, voire amplifier, une orientation de type social-­‐libérale.

Les trois piliers d'une telle politique sont désormais posés : les budgets d'austérité de la nation et de la Sécurité sociale, qui sont la conséquence directe du ralliement au Pacte budgétaire européen ; un Pacte de compétitivité et ses 20 milliards de crédits d'impôts sans contrepartie autre que l'augmentation de la TVA et la réduction de dépenses publiques ; et maintenant, la sécurisation renforcée du contrat de travail avec la pression du gouvernement pour transcrire in extenso dans la loi l'accord régressif MEDEF-­‐CFDT.

On retrouve là des axes identiques (austérité, compétitivité patronale, flexibilité) à toutes les politiques de crise menées actuellement en Europe qui, loin de résorber cette crise, n'ont fait que l'accentuer.
Il est clair que la promesse présidentielle d'inverser la courbe du chômage ne sera pas tenue. Les choix actuels nous promettent au contraire un engrenage d'austérité et de sacrifices des services publics sans cesse accrus, une poursuite de l'augmentation du chômage, maintenant continue depuis 19 mois, une aggravation des déficits due au maintien de spirales récessives pour l'activité internationale.

Cela a des conséquences directes sur nos vies, sur le quotidien de nombre de nos concitoyens en ville, dans les quartiers populaires, à la campagne dans des cantons ruraux où la disparition de la paysannerie, le démantèlement des services publics se passent souvent dans un contexte d'augmentation et de paupérisation de la population.

S'en est suivi aux élections, pour ce qui concerne ces communes rurales un fort vote FN alimenté par le sentiment d'abandon et la peur du déclassement. Le Parti dans ces cantons, dans les quartiers populaires urbains devra s'adresser à ceux là en réinventant, en remettant dans les têtes l'idée de progrès et de solidarité.
Il est à noter que les reculs gouvernementaux sont aussi bien sociaux que sociétaux, comme on le voit avec le renoncement sur le droit de vote des étrangers et les tergiversations sur le mariage pour tous.

Nous devons faire de la campagne pour le vote des étrangers un axe de bataille à part entière en vue de son adoption avant les échéances de 2014. Quant au mariage pour tous, la manifestation du 27 janvier devrait mobiliser la Région Parisienne ainsi que les suivantes tout comme nous étions mobilisés samedi dernier malgré la pluie, le froid.

Cette frilosité du gouvernement montre à contrario le lien intime qui existe entre progrès social et sociétal dans une crise de civilisation telle que nous la connaissons.

La situation offre, dans ces conditions, un visage contradictoire.
D'un côté, la politique gouvernementale, tellement contraire aux attentes du changement, déconcerte, démobilise, désespère. Elle nourrit la résignation et la peur du lendemain et offre dans ces conditions à la droite et à l’extrême droite, au MEDEF, aux forces de réaction des espoirs de reconquête.
Le danger est réel si nous restons l'arme au pied. Car ces forces sont en train de s'allier, de bâtir des ponts entre droite et extrême droite, c'est une contre-­‐révolution néo réactionnaire qui s'amorce et grandit dans la société aujourd'hui. Et chaque renoncement du gouvernement nourrit cette contre révolution.

D'un autre côté, des forces, chaque jour plus nombreuses, peuvent comprendre que leur entrée en scène, leur mobilisation, leur intervention deviennent indispensables. Mais pour cela, il faut qu'il leur soit proposé une voie de mobilisation positive, utile à faire progresser le changement et non à l'entraver plus encore.
C'est exactement le rôle que nous pouvons jouer. Il n'est pas question de nous laisser enfermer dans le rôle d'opposant buté qu'on veut nous assigner, comme s'il n'existait qu'un seul choix possible à gauche ; ou soutenir le gouvernement, ou devenir un allié plus ou moins honteux de l'opposition de droite. Nous devons récuser cette alternative piégée.

Le rassemblement

En assumant notre rejet des mauvais choix du gouvernement au nom d'une idée centrale, nous devons faire la preuve qu'une autre politique est possible pour la gauche.

Oui, « l'alternative à l'austérité c'est possible » et c'est pourquoi nous en faisons le thème de la campagne que nous lançons avec tout le Front de gauche et qui peut devenir le point de ralliement de toutes celles et de tous ceux qui ne renoncent pas au changement. Et ils sont très nombreux à gauche et dans le pays.
Notre campagne doit reposer sur deux dimensions indissociables qui doivent toutes les deux être nourries du débat que nous aurons durant le week‐end.

La première est de mener une campagne de conviction qu'une alternative est possible, que nous avons des propositions pour sortir de l'austérité et de la crise : Sur l'emploi, les services publics, la production industrielle, la transition énergétique, la mobilisation publique du secteur bancaire et financier, la justice fiscale, les salaires et pensions, le pouvoir d'achat, pour de nouveaux droits pour les salariés, le mariage pour tous, la modernisation et la démocratisation de la république, le droit de vote des étrangers, pour que les collectivités au premier rang desquelles la commune aient les moyens et l'ambition de politiques publiques dynamiques.

Et puis notre campagne doit être une campagne de rassemblement et ce avec et bien au delà des forces du Front de gauche. Pour être très clair, il ne s'agit pas pour moi de camper sur les lignes de crêtes de la présidentielle et des législatives, en un mot, de se compter. Il s'agit de convaincre, convaincre encore et pour cela offrir un espace où les forces qui sont en train de se libérer du carcan idéologique de l'austérité soient à l'aise pour ouvrir la perspective d'une politique de gauche face à la crise.

L'idée de progrès, même de bonheur fait aujourd'hui cruellement défaut à gauche. Pour paraphraser Patrice Bessac, il faut de la tendresse, un peu de finesse et de légèreté, de lyrisme parfois, il faut fournir tous les gestes qui permettent au plus grand nombre de venir avec nous, tels qu'ils sont, et qu'ils s'y sentent bien. C'est vrai de forces et mouvements politiques, c'est vrai des hommes et des femmes que nous côtoyons dans nos quartiers, villes, villages, sur nos lieux de travail et d'études.

Rassembler donc localement, largement à partir de propositions d'actions concrètes: rassemblements, réunions, meetings, votations citoyennes toutes les formes sont bonnes, pourvu qu'elles rassemblent.
Pour cela les assemblées citoyennes sont un atout considérable. Il s'agit de réfléchir à leur élargissement et pour l'heure à les redynamiser à partir de la campagne contre l'austérité.

Il s'agit ensuite de donner au Front de gauche les outils pour continuer à s'élargir. Il existe un comité de liaison où chaque organisation présente en Gironde est représentée. Son mode de fonctionnement est le consensus. Ce qui est contraignant mais oblige chacun à cheminer avec les autres.
Sans doute y‐a-­t­‐il des formes nouvelles de coopérations, d'échanges, des manières nouvelles de faire de la politique, ces formes ne peuvent se construire que localement et non pas guidées d'en haut.
Une chose est certaine depuis 4 ans. Ce n'est pas parce qu'une décision est prise nationalement qu'elle se met en œuvre sur tout le territoire. Les militants du Front de gauche ne sont ni des moutons, ni des soldats, encore moins des groupies. Ce sont avant tout des citoyens en recherche. Certaines initiatives décidées localement ont pris une ampleur, un retentissement national. C'est le cas de la marche des gueux à Sauternes il y a un an. Le succès de la Bastille, de Toulouse, de Marseille pendant la campagne ont démontré la nécessité et la possibilité d'être enfin de nouveau visibles. Mais le résultat, la baisse des derniers jours avant le premier tour de la présidentielle montre aussi la nécessité impérieuse d'être toujours dans la proximité, le débat, l'ouverture, le concret.
Notre stratégie de rassemblement avec le Front de gauche est aujourd'hui à un point crucial ; Nous ressentons tous la difficulté de relancer une dynamique. La campagne contre l'austérité peut et doit nous aider à repartir avec toutes celles et ceux avec qui nous avons mené campagne et plus largement attirer bon nombre d'hommes et de femmes qui voient bien l'impasse dans laquelle nous mène le gouvernement.

Il ne s'agit pas simplement de préparer les prochaines échéances électorales, mais de donner des clés, d'engager la bataille idéologique et politique dans le combat de classe qui fait rage aujourd'hui. Réduire cette bataille aux seules échéances, en appréciant la population, l'électorat comme des parts de marché est mortifère car cela ne prend pas en compte les mouvements puissants qui traversent notre société, c'est sous-­‐estimer l'ampleur de la bataille idéologique, de l'offensive des forces de l'argent contre la démocratie elle même.

En 2014 auront lieu les élections municipales, européennes et sénatoriales. Au delà de la question des alliances, il s'agit de cerner les enjeux politiques majeurs et structurants de ses élections.
La commune, premier échelon de la démocratie, de la solidarité et de la république est fortement attaquée. Engager les collectivités dans la voie de l'austérité c'est l'objectif des forces de l'argent avec la réduction de la démocratie de proximité, l'abandon des services publics. C'est notre république fondée sur la démocratie locale, les politiques publiques sur tout le territoire qui est attaquée.

Les élections européennes interviendront en mai 2014 ; Il y a fort à parier que la crise ne sera pas derrière nous. Cette élection devra alors être un moment de la montée en puissance de toutes les forces critiques en Europe des politiques d'austérité et aussi en France. Là encore, la question centrale ne peut être celle du simple rapport de force avec le PS, mais bien celui engagé entre le monde du travail et le capital à l’échelle de l'union européenne.

Ces deux échéances contribueront à structurer le débat public. Avant d'aborder les questions de stratégies, évitons le piège des postures et engageons dans la population le débat sur le rôle que doit jouer la commune pour que la politique de la ville soit celle de la ville pour tous, pour que les politiques d'austérité soient combattues par la démocratie sociale et participative, pour que le politique resurgisse de la ville jusqu'au niveau européen.

J'en viens maintenant à quelques remarques sur le Parti lui-­‐même.

Nous pouvons sortir de ce congrès en renforçant l'unité de notre parti et en poussant les transformations de celui-­‐ci. Les débats que nous avons eu dans les sections montrent l'exigence des communistes d'être structurés localement, d'être formés et informés, l'exigence de démocratie, de faire vivre notre, nos diversités et de faire respecter les choix majoritaires, l'exigence d'une direction nationale qui joue son rôle en engageant le travail de refondation de notre projet et de redéploiement du Parti sur tout le territoire.

Sans hiérarchiser les questions, il ne s'agit pas seulement de nous interroger sur ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, bien que l'analyse critique collective de notre fonctionnement soit utile. Il s'agit de voir de quel parti communiste a besoin notre pays dans cette période et à l'avenir. Le point central de notre réflexion n'est pas le parti en soi, mais bien le parti dans la société d'aujourd'hui.
D'abord il s'agit d'engager un long travail de refondation de nos analyses et notre projet. Pour cela le rôle de la direction nationale des collectifs de travail nationalement et départementalement doivent être poussés. Comment on profite à plein collectivement de l'intellectuel collectif que nous sommes ?
Cela pose aussi la question de la place de l'adhérent. Il y a une forte envie de démocratie, d'être partie prenante des processus de décision, de prise en compte de notre diversité, de formation et d'information. Quelles réponses nous apportons à ces exigences ?

Dans cette société fragmentée, dans cette bataille idéologique, quelle structure de proximité, quelle forme doit-elle prendre, comment recréer au plus près des gens ces espaces ouverts sur la vie ?

Nous avons réalisé plus de 500 adhésions au Parti en Gironde depuis 2008. Quelle place faisons-­‐nous à ces camarades, comment avec eux nous élaborons des formes d'organisation et de militantisme qui permettent la participation du plus grand nombre. Quelle place leur faire dans nos organismes de direction et d'animation ? Les Comités exécutifs locaux réélus ont pris en compte cette nécessité, nous verrons dans quelle mesure nous sommes capables de le faire pour le Conseil départemental et plus largement dans la vie de notre parti en Gironde.

Notre parti ces 4 dernières années s'est renforcé, rajeuni et restructuré. Nous ne sommes pas au bout de ce travail. 3 sections ont vu le jour durant cette période, 1 est réapparue, des cellules se sont recréées, des commissions et collectifs fonctionnent, nous avons relancé des formations. Comment permettre l'expression et l'activité des communistes au plus près des gens, c'est la question de la structuration, mais aussi des moyens d'expression. Imprimer un journal, un tract, avoir un blog de section ou de cellule, tout cela doit être facilité et rendu possible.

La question des moyens, de la solidarité départementale, de l'autonomie des sections et cellules, de la cohérence sur le territoire girondin, toutes ces questions se posent en permanence. Durant les congrès de sections, ce débat s'est cristallisé autour de la répartition de la cotisation. Un mot sans rentrer dans le débat. Nous avons aujourd'hui à peine plus de 55% des adhérents qui sont cotisants en Gironde contre 44% nationalement. Une des décisions que nous pourrions prendre est de faire grandir ce nombre avec notamment la remise de cartes. Cette question doit être aussi discutée à l'aune de la réalité d'une part mais aussi de quel parti nous voulons demain. Notre société déchirée appelle y compris sur le plan civilisationnel que les hommes et les femmes se rencontrent, discutent et bâtissent ensemble localement des projets. Les cellules et sections du Parti doivent être ouvertes sur la vie, c'est ce que réaffirme le projet de modifications de nos statuts. C'est d'ailleurs déjà le cas, les questions du quotidien y sont posées au même niveau que les questions de politique nationale, internationale. Souvent des hommes et des femmes non adhérents du parti y participent et militent avec nous à ce niveau.

Quelle organisation, quelle intervention des communistes à l’entreprise et sur les lieux de travail ?

La question des cellules et sections d’entreprises se pose à chacun de nos congrès. Mais cette question nécessite un véritable débat approfondi sur les mutations du travail, les transformations des conditions de travail et d’emploi et à partir de là voir quel type d’organisation nous expérimentons pour s’adresser directement aux salariés, dans une entreprise, un secteur, une branche, un bassin d’emploi.

Les statuts que nous choisirons à l'issue du congrès ne sont pas là pour régler des problèmes passés ou présents, mais pour que notre organisation, les règles que nous choisissons nous permettent de grandir, de nous redéployer, d'agir et de redevenir un Parti de masse, un espace de démocratie, d'élaboration et d'action, un espace collectif fraternel, un lieu où vit et se développe en acte tout ce que nous portons dans la société. Il s'agit bien de nous doter de statuts pour demain, pour un grand parti communiste français, fort, dynamique, ambitieux.

Enfin quelques mots plus personnels.

Cela fait 20 mois que les communistes, que vous m'avez élu secrétaire départemental. La période s'y prêtait sans doute mais j'ai passé presque deux années intenses, riches. Parfois le chemin était semé d’embûches, mais j'ai connu, et je crois nous avons connu de vrais bons moments de satisfaction. Pour le dire très clairement, je me suis éclaté au poste que vous m'avez confié. Je suis prêt à continuer dans cette tâche et si je le dis maintenant c'est bien aussi pour que ma candidature soit également débattue par la commission et en séance dimanche après-­‐midi s'il en était besoin. Et au travers de cela, plus qu'un nom, c'est la question du rôle du Secrétaire départemental dont il est question.

C'est aussi pour dire une chose simple : il n'y a aucune automaticité, aucune place naturelle pour qui que ce soit dans notre organisation, personne n'est indispensable, personne n'est parfait. Je dis cela pour ce qui me concerne bien sûr, mais aussi pour vous tous, et je ne dis surtout pas cela pour adresser un message à peine caché à des camarades qui ont exercé ou exercent depuis longtemps des responsabilités en Gironde, car pour les connaître, tous rêvent de passer le relais dans les meilleurs conditions, beaucoup m'ont fait part de leur envie de s'engager différemment, on discutera aussi de comment collectivement nous continuons à profiter de l'apport et de l'expérience de camarades anciens.

Il s'agit surtout, et c'est le sens de ce que je dis là, que les jeunes, les nouveaux adhérents, prennent toute leur place dans ce parti communiste que nous avons tous choisi. Notre capacité à renouveler nos instances de direction, de la section jusqu'au conseil national sera aussi un élément démontrant notre capacité à nous renforcer, à nous transformer, à être un Parti communiste rentrant dans une nouvelle phase de son histoire.

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le 31 January 2013

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